La leptine: une hormone peu connue

Curieusement, cette hormone n’a été découverte que très récemment, lors de recherches sur l’obésité. La leptine est appelée « hormone de la satiété », et parfois « hormone coupe‐ faim » ; elle tire son nom du grec leptos signifiant mince.

Depuis toujours, la leptine a été liée aux mécanismes de survie des mammifères ; elle coordonne notre réponse métabolique, hormonale et comportementale en cas de famine…Tout cela est programmé depuis la nuit des temps, sauf que de nos jours, on ne peut plus vraiment parler de famine…

En effet, la leptine est majoritairement sécrétée par le tissu adipeux, notre tissu gras. Ce tissu est généralement considéré comme une réserve d’énergie pour l’organisme, mais il faut aussi lui adjoindre un autre rôle important : c’est aussi un organe endocrinien, dont les cellules, les adipocytes, sont pourvues de nombreux récepteurs pour différentes hormones : insuline, hormone de croissance, noradrénaline, glucocorticoïdes. Notre tissu gras participe donc à notre équilibre hormonal, sous conditions optimales bien sûr, c’est ce que nous allons voir. Ce qu’il faut retenir ici, ce sont les 2 fonctions distinctes du tissu adipeux :

  • Stockage et mobilisation des acides gras
  • Fonction endocrine (hormonale)

 

Grâce à la leptine, quand l’estomac est plein, les adipocytes (cellules du tissu adipeux/gras) libèrent la leptine qui dit au cerveau « STOP, on arrête de manger »

Ce qui nous permet de dire aujourd’hui que les problèmes d’obésité et de surpoids ne sont pas dûs qu’à un mauvais équilibre entre les apports et les dépenses ; c’est pourquoi, dans de nombreux cas, il ne suffit pas de manger moins et/ou de bouger plus pour perdre les kilos indésirables. Le poids n’est pas géré par des règles mathématiques simples, ce serait bien trop facile !

Au même titre que l’insuline, on considère la leptine comme une « hormone à part », dans le sens où elle influe sur toutes les autres hormones et où elle contrôle pratiquement toutes les fonctions de l’hypothalamus, cette petite glande située au centre du cerveau et responsable des activités du corps, en fonction d’un rythme donné, de la faim à la sexualité. C’est la leptine aussi qui contrôle la thyroïde, qui elle contrôle le métabolisme de base.

 

Importance d’un sommeil de qualité

Toutes les sécrétions hormonales sont synchronisées aux cycles naturels veille – sommeil ; le sommeil joue donc un rôle crucial dans la synchronisation des hormones ; à défaut d’une durée de sommeil suffisant ou d’un sommeil réparateur, ne vous attendez pas à un bon équilibre hormonal !

Pensez aux personnes travaillant au rythme trois‐huit, aux personnes accros aux écrans (c’est parfois étonnant de voir à quelles heures indues sont expédiés certains mails….).

Le manque de sommeil fait chuter la leptine

Quand le cycle veille‐sommeil est perturbé, le métabolisme est perturbé…Une autre hormone, la ghréline, antagoniste de la leptine, va aussi s’en mêler. Cette hormone est sécrétée par l’estomac quand il est vide ; c’est une hormone qui donne faim, elle stimule l’appétit et la production d’hormone de croissance, elle envoie un message au cerveau pour dire qu’on a besoin de manger

 

La leptine : points communs avec l’insuline

L’insuline est une hormone bien mieux connue que la leptine. Je rappelle que c’est une hormone hypoglycémiante, qui va permettre au sucre du sang d’être acheminé dans les cellules utilisatrices de glucose. Elle est sécrétée après un repas comportant des glucides.

Comme l’insuline, la leptine est une molécule pro‐inflammatoire, dont la sécrétion va être perturbée si on consomme beaucoup de glucides raffinés et transformés, ce qui favorise une résistance à la leptine (comme une résistance à l’insuline)

 

La leptine, une question d’équilibre

Elle doit être sécrétée de façon équilibrée, ni trop ni trop peu…

Si sa sécrétion est élevée, cela favorise la lipolyse, inhibe la lipogenèse et diminue la sécrétion d’insuline. Cependant, si son taux est trop élevé, cela augmente les risques de faire un infarctus et favorise l’apparition du diabète et la prolifération de cellules cancéreuses au niveau du sein

Si sa sécrétion est basse, cela favorise l’augmentation de la masse grasse et l’affinité pour des aliments caloriques et riches en sucre ; un taux trop bas augmente les risques d’apnée du sommeil, dont on connait les conséquences, notamment sur le poids

 

Conclusions

Pour optimiser son taux de leptine, il faut dormir suffisamment, entre 6 heures et 9 heures de sommeil réparateur par nuit. Cet équilibre devrait être pratiqué 7 jours sur 7, et 365 jours sur 365… Pensez à nos ancêtres et à leur mode de vie. Pour favoriser un bon sommeil, il est vivement conseillé d’adopter un rituel, que vous serez seul à mettre en place, chacun son truc…

Pour optimiser son taux de leptine, il faut surveiller sa consommation de glucides de très près ! Cette consommation doit être adaptée aux besoins énergétiques de chacun, c’est‐à‐ dire tenir compte de l’activité physique, et donc de la sédentarité…Moins on bouge, moins il faut consommer de glucides ! C’est pourquoi les recommandations officielles ne doivent pas forcément être suivies, il faut adapter à chaque cas…